Mon "Devenir-Môman"

C’est en décembre 2007 qu’Eliott m’a fait devenir la x milliardième môman….

 

J’étais bien avec son papa, dans la trentaine et donc, avec l’envie ou pour être plus honnête dans la culture inconsciente de fonder une famille….

Sans imaginer une seule seconde tout ce que cela impliquait: les responsabilités à endosser… 

 

On appelle cela l'insouciance...

 

Et… mon entreprise en était à ses balbutiements… J’avais le statut d’artiste, je créais plis ploc, je vendais au compte-goutte à des petites ventes de créateurs… Tout était à construire…

 

Je suis tombée assez rapidement enceinte, pleine de joie et d’excitation, avec les hormones en feux aussi. J’ai super bien vécu ma grossesse. Je me sentais belle, épanouie, juste vite fatiguée, parfois irascible et en manque de Mojitos ;)

 

Je me souviens avoir lunché avec un ami (déjà papa) qui a essayé de me mettre en garde quand il s’est rendu compte que je ne comptais pas changer d’un iota ma façon de vivre, surtout au niveau professionnel...

J’ai travaillé jusqu’au tout dernier jour, j’ai réuni Maxi cosy et autres joyeusetés qu’à 3 semaines de mon accouchement, la chambre n’était pas prête et moi non plus d’ailleurs!

 

Mon accouchement a été très long et très pénible. J’ai vraiment cru mourir. Mais je vous épargne ce long récit!

 

Puis, Eliott est arrivé, tout mignon, tout fragile, tout doux, magnifique, mon fils! J’étais en chambre commune car je n’avais pas anticipé l’assurance qui m’aurait permis d’avoir une chambre à moi (quand je vous disais que j’étais pas prête!:))

 

Je la partageais avec une femme qui allumait les lumières intempestivement en pleine nuit et une fatigue extrême s’est vite installée. Je me sentais désemparée devant ce petit bout de chou qui pleurait, demandait de l’attention H presque 24, exténuée, désemparée de mon nouveau rôle de maman.

 

Quand j’ai éclaté en sanglots, une infirmière s’est exclamée: « Voilà la réalité! On nous vend du rêve dans les magazines avec des femmes qui viennent d’accoucher, souriantes, manucurées, choucroutées et toussa mais que nenni ! La réalité des jeunes mamans, c’est VOUS qui pleurez!»

 

Les premières semaines furent un tsunami: Eliott pleurait beaucoup, ne voulait pas lâcher son garde-manger, alias mon sein (pas pratique pour dormir…), je ne savais pas si je devais le laisser pleurer ou le rassurer H 24, bref, j’étais paumée.

 

En parallèle, le papa traversait une période professionnelle difficile et très stressante. Je ne me sentais donc pas spécialement épaulée. Ma maman, une fée avec les bébés et les enfants, habitait encore à 30 km de Bxl.

Bref, je n’avais personne qui puisse prendre le relais.

 

Ce qui devait arriver arriva, 2 mois après l’accouchement, j’ai commencé à avoir de drôles de symptômes: des douleurs articulaires subites et intenses qui m’empêchaient même de porter Eliott.

J’ai dû faire une batterie de tests… scintigraphie, analyse des poumons et j’en passe: des noms de maladies horribles étaient sur le bout des lèvres des médecins…

 

Je me voyais passer l’arme à gauche, effondrée de laisser un bout de chou de 2 mois sans maman.

 

Heureusement, le diagnostic est tombé: Sarcoïdose: inflammation diffuse des organes: mes poumons étaient touchés.

Par miracle, j’ai fait la version fulgurante qui n’est jamais revenue parce que cette crasse peut s’installer dans son corps ad vitam aeternam.

Un de mes meilleurs amis m’a dit « ton inconscient parle: c’est trop pour toi! Tu dois demander plus d’aide à ton entourage, te mettre moins la pression...; tu n’arrives plus à porter Eliott toute seule à bout de bras dans tous les sens du terme… »

 

Au bout de quelques semaines, j’ai recouvré la santé.

Je pense que le fait qu’on ait mis un mot sur mes maux m’a aidée à me rétablir. Non, je n'étais pas folle...

Avec le recul, je pense qu’en bonne control freak que je suis, j’ai voulu tout gérer toute seule à la perfection et que j’ai été au-delà de mes limites…

 

Bref, c’est passé et j’ai commencé à profiter d’Eliott et de ma nouvelle vie de famille: balades au vert, lui faire découvrir les animaux dans des fermes, ses premiers pas, ses premières dents, nos premiers fous rires.

Je me sentais de plus en plus à l’aise avec ma maternité.

La suite?

L’année prochaine!

Oui, parce qu’après Eliott, il y a eu son p’tit frère Loup!

Encore toute une sacrée (belle) aventure (en constant devenir)!

 

 

May 11, 2023 — natacha Cadonici

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